ASSOC.PROTECTION
DEFENSE DE L'ENVIRONNEMENT DE BOURG FIDELE
Chez
Madame DOE. 41, rue C. de Gaulle 08230 Bourg-Fidèle.
http://www.amisdelaterre.org/L-affaire-Metal-Blanc-Bourg-Fidele.html
Le
14 janvier 2008
A
la Préfète des Ardennes,
CHARLEVILLE MEZIERES 08000
MISE
EN DANGER D’AUTRUI RECONNUE POUR LE SITE DE BOURG-FIDELE.
Madame
la Préfète,
Les
parties civiles du site de l’usine Métal Blanc, à Bourg-Fidèle, ont
obtenu le 30 octobre 2007 la mise en danger d’autrui, par la cour de Cassation
de Paris. Métal- Blanc déclare « recycler » des déchets
industriels non ferreux, et des vielles batteries, provenant de l’étranger. Notre
fléau -reconnu par la Justice-
ce fléau se répand, alors
qu’il est quasi méconnu par l’Etat.
Pourtant,
des Ingénieurs des Mines, mandatés par Madame VOYNET, ancienne Ministre de
l’Ecologie, ont rédigé deux rapports, en 1999 et en 2000. Même ANTEA
–organisme financé par le pollueur- a réalisé deux dossiers, avec des
constats accablants.
Des
enfants atteints de saturnisme continuent d’être exposés aux multiples
poisons méconnus de l’usine Métal Blanc, depuis…au-moins 10 ans.
Carences
de l’Etat, quant à la multiplicité de nos toxiques.
Constat
de la Gendarmerie Nationale de Rosny-sous-Bois : « Les analyses
montrent une augmentation des concentrations de sulfates, nitrates, sodium,
aluminium, manganèse, nickel, cuivre, zinc, cadmium, antimoine, et plomb en
aval du rejet de l’usine… ». (Institut de recherche Criminelle,
Instruction N°98/034, 11 décembre 1998)
Le
manganèse, puissant neurotoxique pouvant générer le Parkinson, fut retrouvé
jusque dans les cheveux d’une partie-civile atteinte du Parkinson, et ce
polluant est omniprésent sur le site. Le 1.2.2006, notre association a encore
interpelé par lettre recommandée Monsieur COLRAT, Préfet des Ardennes,
quant aux taux surréalistes de
manganèse, 10.000 fois le seuil de l’OMS, dans
les puits du bourg. (selon le rapport ANTEA de septembre 1998
N° A13606/A).
Nous
ajoutions à notre courrier les analyses de plantes, par le laboratoire de
Chimie Analytique et Minérale de Strasbourg. Un
ballot de foin de Mr VIOT, abandonné sur place, (parmi d’autres) pour
cause de pollution, ce ballot contient plus de 1400 ppm en Matière Humide de
manganèse…
La
Gendarmerie Nationale de Rosny- sous- Bois a trouvé plus de 1500 mg/kg (sec) de
manganèse dans le sol, aux abords
de l’usine. La même Gendarmerie a trouvé dans
la mousse, à la surface de la Murée, 175 µg/l de manganèse, le seuil de
potabilité est de 50. (dans cette
mousse sont aussi détectés plus
de 2400 µg/l de plomb, seuil de potabilité 25, et plus de 38.000 µg/l
d’aluminium, seuil 200)
Selon
la Gendarmerie Nationale, le rejet continu des eaux pluviales,
à la sortie du bac de rétention de l’usine, contient
également de l’aluminium, du manganèse, du zinc…au-moins dix fois
au-dessus du seuil de potabilité, sans oublier l’arsenic.
Selon
cette même Gendarmerie, le liquide s’écoulant d’un camion
stationné dans l’usine contient les mêmes toxiques que précités, à des
taux considérables, sans oublier le plomb, le cadmium, le sélénium, et les
fameux sulfates, ces derniers sont éternellement au-dessus du seuil, dans la
Murée…
La
directrice de la DRIRE, Madame BELTRAME DEVOTTI, élude la question du manganèse
à deux reprises, par exemple, dans son courrier du 27 octobre 2006, et se borne
à déclarer que l’usine Métal
Blanc n’est pas autorisée à traiter les piles. Déjà le 23 septembre 2005,
la directrice de la DRIRE explique que « le manganèse ne fait pas
l’objet d’un suivi spécifique chez Métal blanc ».
La
gendarmerie Nationale, et notre association, nous avons trouvé sur
notre site de très nombreux toxiques, presque tous sont délibérément
« ignorés » ou éludés par la Préfecture. Le
zinc –et le fer- se retrouvent dans
les eaux de lavage du dépoussiéreur, selon un rapport DRIRE du 26 janvier 1998,
et pourtant la Préfecture veut ignorer cet élément, parmi d’autres, par
exemple, en 2001, lors de l’hécatombe
d’une centaine de bovins, morts
paralysés, aveugles, les boyaux en feu…
D’où
proviennent par exemple le sélénium et le manganèse, sinon des piles ?
Et l’aluminium ? Et le redoutable mercure, dans l’herbe, au-dessus du
seuil, lors de l’hécatombe des bovins ?
Carences
de l’Etat, quant aux contaminations des eaux souterraines et superficielles.
A
Bourg-Fidèle, les puits sont hautement contaminés par le manganèse notamment,
suite au lessivage des sols par les
eaux de pluie, comme l’explique
le professeur RAMADE, célèbre écotoxicologue.
Les Ingénieurs des Mines précités oublient ce détail, et écrivent,
en janvier 2000 : « il
n’y a aucun problème de pollution transmise par les eaux souterraines.». Pourtant,
le 2 août 2000, la Préfecture évoque « d’autres sources de pollution »,
quant aux 70 µg/l de plomb, présents
dans une source d’une pâture, à 1km 500 à l’aval de l’usine. Ce taux
fut trouvé par la Chambre d’Agriculture, au printemps 1999.
D’après
le rapport du 7 juillet 1998 de la DRIRE, « les eaux souterraines ne sont
pas atteintes ». Pourtant, ANTEA avait alors déjà relevé une
contamination importante du puits de l’usine, suite à une campagne du
14.11.1997.
Les
taux de fer arrivent à plus d’un
million de µg/l, dans les eaux souterraines, selon les rapports mensuels émis
par l’usine. Mais la Préfecture explique le 18 décembre 2003 que les taux de
fer sont montés à 392.000 µg/l, pour revenir à 158.000 µg/l, sans s’émouvoir.
Le fer participe à certains processus de neutralisation ; on le retrouve
–comme déjà expliqué- dans le dépoussiéreur de l’usine,
et les remblais de cette dernière
contiennent jusqu’à 111.000 mg/kg de
fer, sans compter 883 mg/kg d’arsenic, 66.500 mg/kg de plomb….(ANTEA,
septembre 1998.)
Or,
ces remblais menacent la nappe ; en effet, le courrier
préfectoral du 9 avril 2001 reconnait que »les
eaux souterraines affectées essentiellement par les polluants contenus dans les
remblais (de l’usine) sont
des eaux stagnantes ». Il a fallu
de nombreux reports sur environ 8 ans, pour que lesdits remblais soient « confinés »,
selon une technique trop tardive, et que nous ignorons.
En
2002, à Revin, 10 km à l’aval, on
retrouve étrangement du fer et du manganèse en excès,
comme sur notre site, dans le bassin de Wittacker, réserve potentielle
d’eau potable. (analyses réalisées par la Mairie de Revin). Nous
alertons la Préfecture sans succès, quant à l’eau rouge, ou brune, sortant
des robinets d’eau de Revin, et contenant du manganèse, il y a deux ans. La
migration des polluants dans la nappe souterraine nous inquiète, et cette étude
doit être réalisée.
Enfin,
la confirmation d’un fléau
historique apparaît, avec les résultats d’analyses de l’eau de sources
au lieudit le Grand
Hongréau , à 1km500 à l’aval de l’usine ;
le point de prélèvement est proche de la source déjà contaminée en
1999, où le plomb est à 70 µg/l. Voici les constats d’ octobre 2006, par un
laboratoire agrée, en µg/l.
Plomb :
245 (norme 25) ; cadmium : 26 (norme 5); nickel : 137(norme
50) ; fer : 1.517.000 (norme 200) ; manganèse : 8016 (norme
50)…
Ce
sont les mêmes toxiques que ceux trouvés par la Gendarmerie Nationale dans
l’enceinte de Métal Blanc, dans
ses rejets, sur des filtres de l’usine, dans une gouttière.
Une
Juge d’Instruction voulut fermer l’usine, en 1999, au vu du début de ce fléau,
mais le Préfet de l’époque, monsieur BARATON, a soutenu publiquement « l’emploi »
financé par les aides publiques, voué
au saturnisme, ruinant l’emploi
des fermiers, et la santé publique.
Carences
de l’Etat, quant à l’expansion
spatiale de la pollution.
Lors
des CLIS, l’expert agronome agrée par la Préfecture, financé par Métal
Blanc et Métaleurop, refuse de considérer le cadmium avec sérieux ; cet
expert n’envisage pas une pollution au-delà des limites proches de l’usine,
et n’évoque que le plomb ; un rayon de pollution de 2 km avait pourtant
été reconnu dans un courrier préfectoral.
La
Préfecture refuse également de considérer nos alertes au sujet de
l’extension spatiale de la pollution, et écrit le 6 juillet 2006 : »les
teneurs en plomb dans les sols au voisinage d’une usine émettrice diminuent
d’autant plus que l’on s’éloigne de l’usine ». Oui, mais un
chancre peut s’élargir, et le plomb une fois de plus est le seul élément
reconnu par l’Etat.
Voici
de nouveaux éléments accablants, au lieudit le Grand Hongréau, toujours
à 1k500 à l’aval de l’usine. La Préfecture est prévenue le 30 avril
2006. Prélèvements de terre noircie sous une gouttière, analysée
par la Répression des Fraudes, résultats de
mars 2006, en mg/ kg, poids
sec.
Plomb :
1900 (seuil 100) ; cadmium : 6,9 (seuil de 0,8 à 2) ; manganèse :
840 ; nickel : 37 (seuil 35); zinc : 3700 (seuil 140) ;
mercure : 0,2. (seuil 0,3).
Carences
de l’Etat, quant à notre
problème de santé publique.
Le
16 mai 2002, un ingénieur sanitaire de la cellule interrégionale d’épidémiologie
de Nancy déclare dans l’Ardennais : « l’enquête de 1998
n’ayant pas révélé de surexposition…au cadmium ». Cette allégation
est fausse. Une surexposition de la population est « vraisemblable »,
d’après plusieurs rapports officiels, et la Gendarmerie Nationale de Rosny-
sous- bois souligne cette surexposition »significative », dans
un rayon de 500 mètres.
La
DDASS et la Préfecture mettent sur le compte d’une erreur d’analyses le
taux urinaire d’un enfant atteint par le cadmium, préférant renier leurs
propres constats antérieurs, pour encourager Métal Blanc.
Le
cadmium de notre site a été retrouvé dans cinq organismes humains, très
au-dessus du seuil, notamment auprès de la personne qui a eu un cancer rénal
infantile.
Le
cuivre est en excès dans les selles de plusieurs parties civiles, et en déficit
dans leurs cheveux, la salive, ou le sang. Nous
souffrons d’un déficit de cuivre de manière chronique. Nous souffrons
d’avitaminoses multiples, voire d’un « syndrome scorbutique latent ».
Nous
sommes aussi contaminés par du strontium, du zinc, du mercure, même sans
amalgame dentaire, et par quelques autres raretés, du genre palladium, gallium,
molybdène... Ce sont des constats qui se répètent, pour plusieurs personnes,
à des époques très différentes.
Nous
avons de lourdes atteintes hormonales, sanguines, urinaires, digestives,
osseuses, dentaires, nerveuses, auto-immunes,
et parfois déjà un début d’insuffisance rénale, y compris pour le cas de
cancer rénal infantile.
Nos
atteintes mentales et nos souffrances sont un handicap chronique.
Les
atteintes génétiques par les métaux lourds sont un risque majeur pour les générations
futures. Six nouvelles
cuves d’affinage et d’une nouvelle unité de coulée continue, qui
concourent à la fabrication de
baguettes d’étain, et à des nuisances accrues, ont
été installées sans autorisation, à l’usine Métal Blanc, il y a environ
deux ans.
Recevez,
Madame la Préfète, nos
salutations distinguées.
Denise
Schneider, Présidente.